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DB HENRI III. [i-Ï77] -5f
•et capitaines qui l'avoient accompagné au siege et à la prise de La Charité; auquel les dames vestues de verd, en habits d'hommes, à moitié nues, et ayans leurs cheveux épars comme épousées, furent employées à faire le service ; et y furent tous les assistans vestus de verd : pourquoy avoit été levé à Paris pour soixante mil francs de draps de soye verte. La Reine mere fît âpres son banquet à Chenonceau, qui lui revenoit, à ce que l'on disoit, à près de cent mil francs, qu'on leva par forme d'emprunt sur les plus aisés serviteurs du ' Roy, et mêmes de quelques Italiens, qui sçûrent bien s'en rembourser au double. [Les filles des Reines étoient vêtues de damas de deux couleurs ; madame la marquise de Guercheville en étoit une, et s'appeloit la Jeune. Ce festin se fit à l'entrée de la porte du jardin, au commencement de la grande allée, au bord d'une fontaine qui sortoit d'un rocher par divers tuyaux. Madame la maréchale de Rets étoit grande maîtresse; madame de Sauve, qui depuis fut la marquise de Ner-moustier, étoit l'une des maîtresses d'hôtel; et tout y étoit en bel ordre. ]
Le dimanche 19 may, les comédiens italiens, sur- ' nommez li Gelosi, commencerent leurs comédies en l'hostel de Bourbon à Paris. Ils prenoient quatre sols de salaire par teste de tous les François; et'il y avoit tel concours, que les quatre meilleurs prédicateurs de Paris n'en avoient pas tous ensemble autant quand ils preschoient.
Le 28 , Monsieur ayant assiègé Yssoire , elle fut le ia juin, en parlementant, prise d'assaut. Les soldats ne purent estre empeschés qu'ils ne pillassent et bruslassent la ville, et tuassent sans discrétion tout ce
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