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•et capitaines qui l'avoient accompagné au siege et à la prise de La Charité; auquel les dames vestues de verd, en habits d'hommes, à moitié nues, et ayans leurs cheveux épars comme épousées, furent employées à faire le service ; et y furent tous les assistans vestus de verd : pourquoy avoit été levé à Paris pour soixante mil francs de draps de soye verte. La Reine mere t âpres son banquet à Chenonceau, qui lui revenoit, à ce que l'on disoit, à près de cent mil francs, qu'on leva par forme d'emprunt sur les plus aisés serviteurs du ' Roy, et mêmes de quelques Italiens, qui sçûrent bien s'en rembourser au double. [Les filles des Reines étoient vêtues de damas de deux couleurs ; madame la mar­quise de Guercheville en étoit une, et s'appeloit la Jeune. Ce festin se fit à l'entrée de la porte du jardin, au commencement de la grande allée, au bord d'une fontaine qui sortoit d'un rocher par divers tuyaux. Ma­dame la maréchale de Rets étoit grande maîtresse; madame de Sauve, qui depuis fut la marquise de Ner-moustier, étoit l'une des maîtresses d'hôtel; et tout y étoit en bel ordre. ]
Le dimanche 19 may, les comédiens italiens, sur- ' nommez li Gelosi, commencerent leurs comédies en l'hostel de Bourbon à Paris. Ils prenoient quatre sols de salaire par teste de tous les François; et'il y avoit tel concours, que les quatre meilleurs prédicateurs de Paris n'en avoient pas tous ensemble autant quand ils preschoient.
Le 28 , Monsieur ayant assiègé Yssoire , elle fut le ia juin, en parlementant, prise d'assaut. Les sol­dats ne purent estre empeschés qu'ils ne pillassent et bruslassent la ville, et tuassent sans discrétion tout ce
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